Point à mi-saison sur la catégorie U11, avec Olivier Valet
En sortie de l'École de Hand, la catégorie U11 est une catégorie charnière avec la découverte du grand terrain, d’un championnat et de la concurrence. Un cap à passer pour les jeunes pousses qui doivent, quoi qu’il arrive, continuer à s’amuser. Explication avec Olivier Valet, entraineur de l’équipe 1 et référent de la catégorie.
- Depuis le début de l’année, comment cela se passe-t-il au sein de votre catégorie ?
Ça se passe bien. On a mis en place cette année, principalement pour l’équipe 1, un troisième entrainement par semaine. Cet entrainement n’est pas obligatoire et est ouvert à ceux qui peuvent et qui arrivent à concilier handball et devoirs scolaires. Ce troisième entrainement a pour but d’augmenter le nombre d’horaires de pratique sur la catégorie U11. C’est aussi une manière douce de les emmener vers le rythme d’entrainement qu’ils auront en U13 s’ils intègrent l’équipe 1 ou 2 qui font partie de la filière intensive.
Je suis très satisfait et les enfants aussi de pouvoir m’entrainer au Palais des Sports, et au Gymnase Nelson Paillou. En venant au PDS, les enfants ont l’occasion de croiser les joueurs professionnels ou les joueurs du Centre de Formation et c’est toujours un émerveillement pour eux de les voir.
- Combien d’équipes et d’enfants représentent la catégorie ?
Cette année, nous avons trois équipes en U11 et comme nous sommes en étroite collaboration avec l'École de Hand et Pierre Zouagui le responsable, nous avons décidé de faire une quatrième équipe masculine avec uniquement des joueurs de l'École de hand mais qui sont arrivés en fin de cycle et qui ont besoin d’évoluer sur grand espace. Il y a également une équipe féminine qui est encadrée par Béatrice Cosnard. Toutes les équipes sont en relation même avec les féminines. Les filles sont très nombreuses cette année. Afin de permettre à chacune d’avoir du temps de jeu et de pouvoir s’exprimer librement, nous avons décidé de rendre l’équipe 3 mixte. Toutes ces équipes comptabilisent un total de 75 enfants.
- Comment se forment les différentes équipes ? Youssef (U15) nous parlait que l’équipe 1, ce sont les U15 deuxième génération et l’équipe 2 sont les U14 (U15 première génération), est-ce que c’est la même chose en U11 ?
Nous avons fait des entrainements en commun avec tous les enfants. Au bout de 15 jours, nous avions ciblé les enfants dans les trois équipes. En sachant que nous avons essayé de faire comme les autres catégories c’est-à-dire que l’équipe 1 est considérée comme les U11 et l’équipe 2 sont ce que l’on pourrait appeler U10. Mais on fait toujours en sorte de faire en fonction également du niveau. Certains U10 qui sont au-dessus du lot sont en équipe 1 et à l’inverse, des U11 qui peuvent être un peu moins à l’aise sont dans l’équipe 2 pour leur permettre d’évoluer à leur rythme et de prendre un maximum de plaisir car c’est bien le plus important à cet âge. L’équipe 3 est ouverte aux débutants ou aux joueurs qui ne peuvent pas être aussi assidus que les enfants en équipe 1 ou 2. Mon rôle de référent est aussi d’aller voir toutes les équipes et de repérer les joueurs qui pourraient potentiellement monter dans les équipes au-dessus. On essaie de faire jouer les enfants dans l’équipe qui leur correspond le plus, mon but à moi c’est de les voir s’épanouir.
- Beaucoup de changements en U11 avec notamment la taille du terrain et l’apparition d’un championnat, comment se passe l’adaptation ?
C’est l’un des principaux axes de travail auquel on se confronte dès septembre et la reprise des entrainements. Encore à cette période de l’année, cela représente nos principaux enjeux : le travail sur grand espace. Pour beaucoup de joueurs, c’est la première année en U11 et ils découvrent ce nouveau terrain et cet espace qui semble immense pour eux. De nouvelles règles se rajoutent aussi avec l’apparition des 9m. On travaille sur ces changements mais petit à petit, ils s’approprient ces nouveaux espaces. Les cages sont aussi très grandes pour eux. Certains comités mettent des réducteurs de but mais ce n’est pas le cas pour le 94 alors on s’adapte.
Pour ce qui est du championnat c’est aussi une découverte et l’envie de gagner chaque week-end est forte. Il faut savoir gérer les émotions chez les enfants car l’objectif n’est pas toujours de gagner mais d’apprendre. Un sujet difficile autant pour les enfants que pour les parents.
- En U11, les résultats sont donc secondaires par rapport à la formation ?
Il est difficile de faire comprendre aux enfants et aux parents que l’objectif de cette saison n’est pas de gagner à tout prix et d’être champion du Val-de-Marne. Bien sûr, un des objectifs est de gagner mais aussi d’apprendre à gagner surtout quand nous sommes dans un club comme Créteil. Nous devons avoir la culture de la gagne mais il faut surtout former les joueurs car nous devons alimenter la filière intensive avec des joueurs qui ont des savoir-faire. Donc notre principal objectif, c’est de les former et de leur apporter le plus possible de compétences et de savoir-faire pour qu’ils puissent ensuite intégrer les prochaines catégories de la filière avec des bagages solides.
- Y a-t-il des objectifs établis en début de saison ? Sont-ils sur la bonne voie pour être atteints ?
Pour cette catégorie, j’ai créé un programme pour la saison avec différents objectifs à atteindre. On a fixé les mêmes objectifs avec Gabriel (équipe 2) car c’est l’équipe avec laquelle je collabore le plus. Nous avons établi un livret de compétences sur lequel on vient vérifier si certains points sont acquis, en cours d’acquisition ou pas du tout acquis et nous venons approfondir les points qui ne sont pas acquis. Cela me permet également d’avoir un retour sur les joueurs de Gabriel et avoir un œil sur tous les profils de la filière intensive. À mi-saison, nous sommes contents, ça progresse bien, il y a toujours des choses à peaufiner mais c’est sur la bonne voie.
- Quels sont les éléments-clés à savoir faire en U11 ?
Le plus important dans cette catégorie, c’est d’avoir appris à jouer sur grand espace. En U11, les situations où on est sur petit espace sont très rares, on est souvent sur des stratégies où on essaie de monter la balle. On axe donc beaucoup notre travail là-dessus : savoir jouer sur grand espace et savoir monter la balle sans la perdre. Mais on travaille aussi d’autres aspects du jeu comme le changement de statut : défense / attaque. Les enfants ont souvent plus envie de marquer des buts que de défendre.
- On sait que le club de l’US Créteil Handball est un très bon centre de formation, cela commence dès le plus jeune âge. Comment travaillez-vous avec les responsables du Centre de formation pour alerter sur tel ou tel profil intéressant ?
Nous avons un groupe WhatsApp qui a été mis en place par Antoine Ferrandier (référent de la filière intensive) pour tous les coachs de la filière, et avec qui on échange énormément sur les enfants, les différents profils. On se conseille également sur le handball, sur des thèmes ou des problématiques. On va travailler aussi après les vacances de Pâques sur les effectifs de la saison prochaine. Les passerelles seront utilisées : les futurs U13 iront s’entrainer avec les U13, les U10 viendront avec moi et les enfants de l'École de hand viendront en U10.
- Vous leur parlez déjà du Centre de Formation ou des joueurs professionnels ?
Oui on en parle un petit peu. Comme on a évoqué précédemment, les enfants s’entrainent souvent avant ou après les plus grands (Centre de Formation, U18) ou alors ils croisent les joueurs professionnels et c’est tout de suite un émerveillement. Et nous les coachs, on s’en sert un petit peu, on leur explique que certains joueurs professionnels ou du Centre de Formation étaient il y a quelques années en U11 au club comme Lucas Ferrandier par exemple qui est aujourd’hui dans l’équipe professionnelle ou alors Mathis Sebin ou Loghan Devoldère qui sont au Centre de Formation et qui sont passés par les petites catégories du club. C’est un moyen aussi pour nous de les motiver.
- La concurrence au sein de la catégorie est déjà importante ?
Oui on voit qu’il y a de la concurrence entre eux mais c’est positif car ils se poussent à être meilleurs et cela tire l’équipe vers le haut. C’est une concurrence saine et c’est important que cela reste ainsi. Quand on interroge les enfants sur ce qu’ils veulent faire plus tard, ils répondent tous "handballeur professionnel" car ils sont passionnés par le handball. Ils baignent dans cet univers-là, ils voient les joueurs professionnels et les joueurs du Centre de Formation. Ce sont des exemples pour eux. Ils rêvent de pouvoir porter le maillot de Créteil, d’avoir une grosse balle avec de la résine dessus donc c’est un de leurs objectifs. À nous de tout mettre en place pour pouvoir leur permettre de l’atteindre.
- Que peut-on vous souhaiter pour la deuxième partie de saison ?
On termine ce week-end, les matchs de la phase aller. J’ai dit à mes joueurs, que sur la phase retour, nous devions faire aussi bien voire mieux face à toutes les équipes que nous avons rencontré. Si on a gagné, il faudra faire aussi bien voire plus. Contre les équipes face auxquelles on a perdu, il faudra aller chercher la victoire tout en continuant de progresser pour atteindre les objectifs de savoir-faire que nous avons fixés afin que les enfants arrivent en U13 dans les meilleures conditions. Le maître mot reste tout de même : S’AMUSER. Il faut continuer à s’amuser, à prendre du plaisir. C’est le plus important, il ne faut pas oublier qu’ils ne sont qu’en U11.